Guyane : vives tensions pour l'ouverture des négociations
L’espoir d’une rapide sortie de crise a fait long feu. À Cayenne, le démarrage des négociations tant attendues jeudi, entre les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer et les collectifs guyanais, qui visent à sortir le département de plus de dix jours de conflit social, a été longuement retardé. Les négociateurs issus de la société civile guyanaise ont d’abord quitté la salle, avec pertes et fracas, avant même le début des discussions. Les tensions se sont cristallisées autour de l’absence des médias, qui n’avaient pas été conviés à la réunion. «Nous ne voulons pas être censurés. S’ils ne veulent pas des médias, c’est qu’ils ont quelque chose à nous cacher», a expliqué Olivier Goudet, président de l’association Trop’Violans, liée au collectif des 500 Frères. La confusion a régné pendant plus de deux heures dans la petite entrée de la préfecture envahie par une cinquantaine de représentants des collectifs et des syndicats ainsi que plus d’une vingtaine de journalistes, tous s’abritant alors qu’une pluie torrentielle s’abattait sur Cayenne. Finalement, quarante personnes ont été autorisées à s’asseoir à la table des négociations. La liste des mouvements représentés est longue: les collectifs citoyens Toukans et Iguanes de l’Ouest, des représentants de l’hôpital de Kourou, les syndicats UTG et UTG-éclairage, des représentants des populations amérindiennes et bushinenguées, des transporteurs routiers, des agriculteurs, des pêcheurs, le Medef et l’Union des très petites entreprises de Guyane. Tous s’agglutinent, chaise contre chaise, dans une salle ne pouvant accueillir tout au plus qu’une trentaine de personnes. Rapidement, les esprits s’échauffent.